Saint-Germain-en-Laye

 
 

Gestion du bas de la Grande Terrasse de Saint-Germain-en-Laye

Réalisation : Léa Pichard
Destinataire : Domaine de Saint-Germain-en-Laye (stage)
Année : 2017-2018

Mise en place d’une gestion différenciée
Recherche historique // Analyse paysagère // Conception graphique // Rédaction


Analyse et critique de la gestion du bas de la Grande Terrasse

Le contre-bas de la Grande Terrasse se divise en deux espaces distincts :

  • un premier espace ouvert qui comprend la prairie et les vignes
  • un deuxième espace couvert qui comprend le couvert boisé ainsi que le taillis

Gestion de l’espace ouvert
Dans la prairie, la gestion choisie est le fauchage tardif, réalisé une à deux fois par an. En plus de ce fauchage tardif, il est expérimenté une mise gestion en éco-pâturage. Cette gestion est réalisée par l’association Epona. L’année de l’étude, l’association possédait un troupeau de sept poneys, mais ce nombre tend à augmenter durant les années. Le contrat avec le Domaine Nationale autorise l’éco-pâturage sur 4 hectares du bas de terrasse, mais avec une volonté de l’étendre sur l’ensemble de la prairie, soit environ 10 hectares. Pour le moment, les zones où pâturent les animaux sont délimitées par des clôtures mobiles électriques.

L’éco-pâturage est hérité d’une pratique ancestrale qu’était le pastoralisme. Le pastoralisme permettait – principalement en zone montagneuse – de limiter l’avancée de la végétation afin de garder des lieux ouverts. En France, le pastoralisme connaît un renouveau dans les années 1980 avec plusieurs expérimentations faites dans la vallée de la Seine. La gestion en éco-pâturage possède de nombreux avantages : des qualités écologiques en fournissant une alternative aux machines et aux produits chimiques et favorisent la biodiversité, des qualités économiques au long terme et des qualités sociales notamment à travers le lien homme/animal.

L’étude sur la gestion en éco-pâturage du contre-bas de la Grande Terrasse permet de tirer des conclusions de cette gestion après un an d’expérimentation et de mettre en exergue les points forts et les points faibles de cette gestion.

Sur les parcelles pâturées, apparaissent des zones de sur-fréquentation et des zones de refus. Ces zones de refus créent une inégalité dans le pâturage des prairies. La tendance à fréquenter toujours les mêmes espaces favoriserait également un surpâturage et un piétinement qui peuvent impacter très fortement le sol et limiter la croissance des végétaux.

Les solutions pour limiter ces zones sont d’ajuster la pression du pâturage sur la prairie. La création de parcelles hétérogènes faciliterait la surfréquentation et le surpâturage de certaines parties. Il est donc préférable de favoriser la création de parcelles homogènes en favorisant le pâturage en deux temps. De plus, il est conseillé de limiter le pâturage durant la période estivale, d’avril à juillet pour limiter la pression du pâturage sur le développement et la fructification de certaines espèces végétales. Une autre possibilité est de mettre en clos ces zones afin de les préserver du pâturage qui dès la fin juillet peuvent être de nouveau rendu accessible aux animaux pour le pâturage.

Gestion de l’espace couvert
Le couvert boisé est maintenu au-delà de la prairie afin de masquer les habitations en contre-bas mais suffisamment bas afin de conserver le panorama de la Grande Terrasse sur la Vallée de la Seine. Ce couvert boisé permettrait également de déplacer l’horizon végétal vers l’aval.

Sur une partie des parcelles appartenant au Domaine National, la gestion du couvert boisé est en taillis. Une gestion réalisée pendant plusieurs années avant d’être complètement arrêté suite à la baisse d’effectif dans l’équipe des jardiniers.

En revanche, la plus grande partie de l’espace ouvert se situe sur des parcelles privées. Les propriétaires doivent entretenir ce couvert afin qu’il ne masque pas le panorama de la Grande Terrasse. Cependant, malgré ces mesures certaines parcelles possèdent un couvert boisé beaucoup trop important avec des arbres de grandes envergures masquant alors le panorama. Ces arbres se situent principalement au sud de la Grande Terrasse entre le Rosarium et la Demi-Lune. C’est notamment sur cette partie de la Grande Terrasse que les visiteurs viennent admirer le panorama en s’aidant de la table d’orientation, installée également au Rosarium.

Selon où le promeneur se situe, ces différents plans ne seront pas visible de la même manière. En effet, le premier plan qui comprend la prairie n’est visible que depuis le garde-corps. En revanche, pour le promeneur se situant sur l’allée des Tilleuls, le premier plan visible sera le couvert boisé. De plus, la hauteur de la Terrasse se situant à plus de 6 mètres du sol ainsi que la déclivité de 40 à 50 cm entre l’allée des Tilleuls et le garde-corps fait que le regard du promeneur se prolonge directement vers le ciel sur lequel apparaît en fond les Tours de la Défense ainsi que les autres monuments reconnaissables de la capitale.

Proposition d’un jardin familial

Le Domaine National de Saint-Germain-en-Laye souhaite implanter un jardin familial sur une parcelle de terre située en contre-bas de la Grande Terrasse. La parcelle choisie se situe au nord dans une zone peu urbanisée où la culture maraîchère est très présente. Elle possède un fort dénivelé pouvant atteindre 60 % dans sa partie la plus escarpée. L’implantation du jardin familial ne pourra se faire que sur les parties où les pentes sont plus douces.

Le jardin familial se composerait de trois espaces. Un premier espace serait composé par des vignes et des vergers. Le deuxième espace serait composé de terrasses permettant de réaliser une agriculture sur pente. Enfin, le troisième espace, implanté sur des parcelles à pentes douces, serait réservé à des jardins ou potagers individuels.

La réalisation d’un jardin familial répond à une forte demande de la part des habitants de Saint-Germain-en-Laye et des communes avoisinantes puisque 80 % des habitations sont des habitations collectives ne possédant donc aucun jardin.