Des légumes et des hommes.
Pour une histoire des jardins potagers à Grenoble au XVIIIe siècle
Réalisation : Floriane Brion
Destinataire : Université Grenoble – Alpes
Année : 2015-2016
Mention : Félicitation du Jury
Travail de recherche historique
Inventaire et synthèse documentaire // Travail de recherches et analyse // Paléographie médiévale et moderne // Création de cartes // Rédaction
Artichaut, carotte, melon ou topinambour, au XVIIIe siècle, la liste des graines potagères est longue. Des jardins de nécessité aux luxueuses parcelles nobiliaires, les potagers répondent, jusque dans les villes, à toutes les exigences de la société. Présents au sein des différents milieux sociaux, ces jardins apparaissent comme de riches pépinières d’études historiques. Ce mémoire s’intéresse aux potagers grenoblois du siècle des Lumières. Il cherche à savoir, au travers de différents problématiques, s’il est possible d’étudier ces jardins à l’intérieur de la ville. Au delà de cette question, il apporte des données sur la position des jardins dans le maillage urbain, sur les vendeurs de graines, sur les légumes cultivés et sur quelques jardiniers. La place des jardins potagers est ici interrogée « de la graine à l’assiette », à la croisée d’une histoire sociale, culturelle et technique.


Bien que régulièrement mentionnée par les historiens français, la promiscuité entre les potagers et les hommes du XVIIIe siècle ne fait pas l’objet de beaucoup d’études. « Leur présence nous est si familière qu’elle ne paraît pas avoir besoin d’être signalée. […] Ils ne sont habituellement mentionnés que lorsque leur présence à quelque chose d’insolite » [Daniel FAUCHER, Annales. Histoire, Sciences Sociales, 1959]. Les potagers représentent pourtant, au même titre que le bâti, un patrimoine précieux. Omniprésents dans le paysage français, on les retrouvent au cœur des villes comme dans les campagnes.
L’étude de la ville de Grenoble à travers les jardins potagers du XVIIIe siècle représente une approche nouvelle. Au-delà de la parcelle potagère, ce travail étudie la question potagère sous un angle technique, social, culturel. Il présente une histoire qui s’intéresse aux différentes réalités. Le territoire grenoblois est un espace végétal dynamique. Pour preuve, de Sassenage à Uriage, le botaniste Dominique Villars herborise dans les alentours de la ville. Si cette étude s’intéresse prioritairement à Grenoble et à ses proches faubourgs, nous avons également consulté des documents concernant des jardins plus éloignés. Situé à 15 km de Grenoble, l’étude du jardin du château d’Uriage a permis d’enrichir notre corpus jardiné.
Ecrire l’histoire des jardins potagers grenoblois au XVIIIe siècle demande de multiplier les axes de recherches. Le jardin potager se situe à la croisée de plusieurs histoires, il n’existe pas de fonds « évidents » et les informations peuvent hypothétiquement se trouver partout.
Inventaires (boutiques, après-décès et bibliothèques), actes notarié, archives de l’instruction publique et archives de gestions des hôpitaux, se font source d’une histoire «commune» aux hommes et aux jardins potagers Grenoblois.
Les archives de l’administration telle que les registres de la capitation, les états de sections ou le cadastre napoléonien, permettent de replacer géographique les jardins et leurs professionnels.
